Les forêts recouvrent à peu près un tiers des terres, soit 4,06 milliards d’hectares. Un chiffre astronomique qui cache pourtant une réalité particulièrement inquiétante. En effet, toutes les 2 secondes, c’est l’équivalent d’un terrain de foot boisé qui disparaît. Mais pourquoi détruire autant de végétaux ? Et quels sont les impacts de ces disparitions ? On fait le point sur la déforestation mondiale et ses enjeux.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime que 420 millions d’hectares de forêt ont été perdus dans le monde depuis 1990. Une disparition entièrement imputable à la déforestation. Et si l’on se concentre sur la période 2015-2020, on constate un taux annuel de déforestation estimé à 10 millions d’hectares. En 5 ans, c’est donc quasiment l’équivalent de l’Espagne qui a disparu.
En 2018, la revue Science a dévoilé la première analyse s’intéressant aux causes de la déforestation au niveau mondial. Après avoir passé en revue des données s’étalant de 2001 à 2015, les scientifiques ont pu mettre en évidence 5 grandes causes explicatives du phénomène (source National Geographic):
A cause d’elles, 27% des forêts ont disparu. En Argentine et au Brésil, on abat des arbres pour planter du soja qui servira de nourriture au bétail un peu partout sur le globe. Et toujours à cause des animaux d’élevage, de nombreuses zones de pâturage sont créées en Amérique du Sud. Certaines parties de la forêt amazonienne sont également exploitées par des entreprises minières ou gazières. Dans toutes ces situations, l’abattage est dit « non raisonné » et il est impossible pour la végétation de se régénérer. Ce sont donc des causes de déforestation avec un impact néfaste à très long terme.
On trouve également l’agriculture itinérante (à 24% de responsabilité) et les feux de forêt (23%). Beaucoup plus respectueuse de la végétation que l’agriculture intensive, la méthode traditionnelle du brûlis ou du paillis permet aux arbres de se reconstituer. Et les incendies font partie du cycle naturel des forêts.
L’exploitation forestière, qui concerne principalement l’Europe et l’Amérique du Nord, représente 26% des causes de déforestation. Il s’agit ici d’utiliser la forêt comme ressources pour produire du papier, du bois de chauffage ou de construction. En l’absence de labels certifiant une exploitation raisonnable, l’impact peut parfois s’avérer très néfaste.
Et enfin, avec moins de 1% de responsabilité, l’urbanisation reste anecdotique. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’expansion des villes joue très peu dans la déforestation mondiale.
Si l’on réfléchit en taux de perte forestière nette, c’est-à-dire en faisant la différence entre les pertes et les gains (gains obtenus par expansion naturelle de la forêt ou par reboisement), c’est le continent africain qui est le plus touché sur les dix dernières années, avec -3,9 millions d’hectares. L’Amérique du Sud arrive en deuxième place, avec -2,6 millions d’hectares. Tandis que l’Asie a connu le gain net de superficie forestière le plus important sur la même période.
Attention cependant, car cette méthode de calcul de la déforestation a un grand défaut. Elle place sur le même plan une forêt millénaire et des arbres à peine plantés. De plus, les projets de reboisement visent souvent à ne planter que quelques essences. On est donc bien loin de la complexité et de la richesse biologique d’une forêt primaire. Même si l’on replante, il est impossible de recréer ce qui a été perdu.
Si on peut avoir tendance à réduire la question de la déforestation mondiale, à celle du changement climatique, en réalité, la disparition des forêts a bien d’autres conséquences, tout aussi inquiétantes, comme le rappelle l’association all4trees:
Magali Casado
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