Le dérèglement climatique correspond à une perturbation du climat à l’échelle planétaire et sur le long terme. Également appelé « changement » ou « réchauffement » climatique, le dérèglement climatique se caractérise par une augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre et par une modification des équilibres météorologiques, des écosystèmes et des grands cycles biogéochimiques de la planète. Selon le GIEC (Groupe International d’Experts sur le Climat), ce dérèglement a démarré il y a 100 ou 150 ans avec la révolution industrielle. Il est d’origine anthropique (= d’origine humaine). Sans action efficace pour le limiter, il constitue un risque élevé de voir se produire une série de conséquences graves et irréversibles en France, en Europe et dans le monde entier.
Avant d’entrer dans le cœur du sujet, il faut comprendre ce qu’est le mécanisme naturel de l’effet de serre et son lien avec le dérèglement climatique.
L’effet de serre se déroule au niveau de l’atmosphère, cette couche invisible qui entoure la Terre. C’est un phénomène naturel qui existe depuis que la Terre a cette atmosphère. Une grande partie de l’énergie apportée par les rayons du Soleil qui arrivent sur Terre est absorbée et réchauffe la Terre. La Terre à son tour émet des rayonnements infrarouges. C’est là que l’effet de serre intervient. L’atmosphère sert de cage, elle garde une partie importante de ce rayonnement infrarouge, ce qui la réchauffe encore un peu plus. Sans cet effet de serre, la température moyenne de l’air passerait de +15°C à -18°C ! L’effet de serre est donc une très bonne chose, indispensable à la vie humaine.
La Terre se réchauffe et les chercheurs ont essayé de comprendre pourquoi. Le problème principal se situe au niveau de la quantité de gaz à effet de serre (GES) comme le dioxyde de carbone (CO2) ou le méthane (CH4) qui compose l’atmosphère. On sait par exemple que le réchauffement n’est pas dû à une modification de l’activité du soleil, car le réchauffement affecte plus les couches basses de l’atmosphère que les autres. Cette découverte vient d’ailleurs de valoir le prix Nobel de Physique 2021 à Syukuro Manabe, son auteur.
La photosynthèse des plantes depuis l’apparition de la chlorophylle sur Terre, et la fossilisation ont stocké dans la biomasse et dans le sol beaucoup de carbone. Depuis la révolution industrielle il y a 150 ans, ce carbone est remis en circulation dans l’atmosphère, que ce soit par la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) ou l’aménagement du territoire (déforestation, agriculture et élevages intensifs, etc.). Les émissions de CO2 et de méthane ont bondi ces dernières décennies.
S’il y a de plus en plus de ces gaz dans l’atmosphère, l’effet de serre s’intensifie, le rayonnement infrarouge est capté davantage et la température moyenne globale augmente. Cette augmentation moyenne de la température se traduit aussi par des modifications locales de la météo. Pensez que la chaleur c’est de l’énergie et que cette énergie doit être dissipée. Les turbulences sont une forme de dissipation de l’énergie. Plus de chaleur, plus de turbulences.
Après avoir compris le principe de l’effet de serre et son lien avec le dérèglement climatique, vous serez curieux de comprendre quels sont les conséquences de ce réchauffement de la planète.
Afin de comprendre les effets du dérèglement climatique sur l’environnement, nous pouvons nous baser sur des ressources fiables telles que le dernier rapport du GIEC, sorti en Août 2021. Dans ce rapport, les scientifiques affirment [Qu’“Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et la terre. Des changements rapides et de grande ampleur ont eu lieu dans l’atmosphère, l’océan, la cryosphère et la biosphère.”].
Il y a un consensus scientifique sur le fait qu’il faut se préparer à voir survenir une augmentation en fréquence ET en intensité d’un grand nombre de phénomènes :
Le dérèglement climatique provoque également la fonte des glaces, du manteau neigeux et du permafrost*. Il contribue également à la montée des eaux, à l’acidification et la désoxygénation des océans.
*Le permafrost ou pergélisol est un sol présent en hautes altitudes, qui est gelé depuis plus de deux ans.
Le dérèglement climatique a également des conséquences sur les organismes vivants, tels que les végétaux, les animaux ou les humains.
Les catastrophes naturelles exceptionnelles telles que des sécheresses, montées des eaux, cyclones et tempêtes vont augmenter, ce qui entraînera de manière assez certaine, des flux migratoires et des urgences humanitaires dans de vastes régions. Il est assez simple à comprendre qu’une forte canicule sur une période de 10 jours est suffisante pour avoir des dégâts irréversibles sur les cultures et générer des difficultés économiques majeures et impacter la résilience et la sécurité alimentaire des territoires.
Des chercheurs ont même estimé que dans certaines zones du globe, la combinaison de très fortes chaleurs et de forts taux d’humidité seront mortelles en quelques heures pour un adulte en bonne santé, au repos, à l’ombre et avec de l’eau à sa disposition. Certaines régions deviendront littéralement invivables.
Selon l’ONG Action contre la faim et l’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le dérèglement climatique a déjà des conséquences sur l’alimentation humaine. Des populations souffrent déjà de stress alimentaire dû à l’instabilité des récoltes. Au manque de nourriture s’ajoute le problème de l’accès à l’eau potable dans les régions de plus en plus arides. Si les changements météorologiques s’intensifient, nous observerons une augmentation du nombre de réfugiés climatiques, contraints à quitter leurs terres par nécessité de survie.
Toutes les régions sont touchées, à l’exemple du Canada lors de l’été 2021 avec d’énormes vagues et dômes de chaleur. Dans un pays habitué à de grands froids, le dérèglement climatique a entraîné des températures allant jusqu’à 50°C dans des villes situées à la même latitude que la Normandie ! Selon des calculs des météorologues de l’initiative World Weather Attribution, ces grandes chaleurs seraient 150 fois moins fréquentes si l’humain n’avait pas perturbé le climat.
Afin de limiter la hausse de la température globale, il faut absolument stopper nos émissions de gaz à effet de serre (GES).
Selon une estimation réalisée par le bureau d’étude Carbone 4, seulement 25% des efforts à fournir relèverait de l’individu tandis que les 75% restants seraient d’ordre systémiques. Il va falloir devenir des consommateurs et acteurs responsables, mais c’est surtout le système mondial dans son ensemble qui doit évoluer.
Il devient plus que nécessaire d’éveiller les esprits pour que chacun puisse comprendre les enjeux et agir à son échelle. Si vous êtes arrivés au bout de cet article, vous avez compris que le dérèglement climatique est relativement simple et rapide à comprendre. En revanche, savoir comment agir et réussir ce défi collectif est autrement ambitieux ! Mais ne baissons pas les bras, chaque citoyen, association, entreprise, ou collectivité a un grand rôle à jouer !
Magali Casado
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