Le gaspillage alimentaire est un sujet complexe, car il touche à l’ensemble de la chaîne alimentaire. Entreprises, collectivités et particuliers, nous avons tous notre responsabilité dans cet énorme gâchis. Mais fort heureusement, des solutions existent pour lutter contre ce problème écologique, économique et éthique.
Comme le définit la Loi du 11 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage, on parle de gaspillage alimentaire pour : « Toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à un endroit de la chaîne alimentaire est perdue, jetée, dégradée ».
L’Ademe estime que, chaque année en France, ce sont près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable qui sont gaspillées sur l’ensemble de la chaîne de production, soit l’équivalent de 150 kg/personne/an. Si l’on se concentre sur la part qui revient aux foyers français, on arrive à 29 kg/personne/an de gaspillage. Auxquels il faut ensuite ajouter celle des repas pris hors maison (comme la cantine ou le restaurant) et qui représente 21 kg/personne/an.
Au total, chaque année, nous jetons chacun 50 kg d’aliments à la poubelle.
Un chiffre si élevé qu’il donne à lui seul le tourni. Et fait carrément chanceler quand on réfléchit à tout ce que cette perte de denrées implique.
Jeter des aliments qui auraient pu nous fournir les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme, est un non-sens en soi. Mais le gaspillage alimentaire soulève également de nombreuses problématiques.
Comme nous l’avons vu à propos de l’alimentation durable, la production de notre nourriture engendre des impacts sur l’environnement. Forêts, réserves d’eau, sols, qualité de l’air et biodiversité sont mis à mal pour remplir nos réfrigérateurs et nos assiettes. Quand un yaourt périmé, un reste de viande, ou une fin de salade finissent à la poubelle, nous avons abimé notre environnement inutilement. Et nous aggravons encore les choses en créant des déchets qui auraient pu être évités.
Que l’on soit un particulier, une commune ou un établissement de restauration collective, le gaspillage alimentaire constitue une perte financière directe. Quand on sait que le budget reste l’un des principaux freins pour tendre vers une alimentation plus durable, on se dit que ces euros perdus auraient pu être bien plus utiles.
En France, six millions de personnes sont aujourd’hui en situation de précarité alimentaire. Comment peut-on justifier de jeter de la nourriture, alors qu’on estime qu’une personne sur dix a du mal à se nourrir ?
Pour ne plus jeter 29 kg/personne/an (dont 7kg de produits même pas déballés !) et économiser 100€/an et par foyer, il suffit d’adopter les bonnes attitudes.
Avec une liste en main, il est beaucoup plus facile d’éviter des achats superflus. Le mieux étant d’avoir prévu à l’avance les menus de la semaine.
Les champignons vieilliront bien mieux enroulés dans un papier. Tandis que les pommes de terre doivent être gardées dans un endroit sombre avec deux pommes pour leur éviter de germer. A chaque aliment, sa petite astuce pour éviter de devoir le jeter prématurément.
Souvent confondues, une mauvaise lecture des DLC et DMM peut être à l’origine de gaspillage alimentaire. La DLC ou date limite de consommation concerne les aliments périssables qu’il ne faut pas ingérer une fois la date dépassée. Pour la reconnaître, cherchez la mention « À consommer jusqu’au ». Il est écrit « À consommer de préférence avant » ? Alors il s’agit d’une date de durabilité minimale. Au-delà de celle-ci, les produits restent consommables mais leur goût ou leurs qualités nutritionnelles peuvent être altérés.
A peu près 110g, c’est ce qui est jeté par enfant et par repas dans les cantines scolaires, toujours selon l’Ademe. Un chiffre que la France s’est engagée à réduire de moitié d’ici 2025 dans le cadre du Pacte national et de la loi AGEC. Mais comment tenir cet objectif ambitieux ?
Parce que chaque cantine a son fonctionnement et ses contraintes, il faut d’abord identifier l’origine des pertes. Ce travail indispensable de diagnostic peut être réalisé par des organismes, comme par exemple l’association Aux Goûts du Jour, spécialiste du gaspillage alimentaire.
Remettre de la cuisine dans la restauration collective est un moyen efficace de réduire le gaspillage alimentaire. Tout le monde sait que pour qu’un plat soit savoureux, il faut de bons produits. En travaillant sur place une matière agricole de qualité, on remplit les assiettes des enfants d’un repas sain et bon. Et quand le plat est délicieux, il y a évidemment moins de restes ! Mais cuisiner sur place c’est aussi donner au personnel la possibilité de s’adapter et de créer. En valorisant les restes de la veille ou les épluchures, le volume d’aliments jetés diminue considérablement.
Pour que le changement soit un succès, les collectivités doivent pouvoir compter sur des personnes compétentes pour les guider. Voilà pourquoi, durant un an, nous avons travaillé avec nos experts et nos partenaires de terrain, spécialistes des questions liées à l’agriculture et à la restauration collective. De cette longue recherche est née notre opération 10 000 communes en Bio-local dans les cantines et son rapport documenté. Grâce à lui, 20 000 citoyens porte-parole vont pouvoir ouvrir le dialogue avec les élus. Et leur offrir la possibilité d’agir dans le sens d’une transformation vertueuse des cantines.
Réduire de façon ambitieuse le gaspillage alimentaire et offrir une alimentation durable et équilibrée aux enfants est bien possible. Mais pour y arriver, nous avons besoin de votre soutien !
Magali Casado
Le Lobby des Consciences est une association d’intérêt général qui vise à accélérer la transition écologique à grande échelle.
Nous rassemblons des experts, des ambassadeurs, des partenaires et de nombreux citoyens pour faire aboutir des actions concrètes impactantes (action en cours : « 10 000 communes en Bio-Local dans les cantines scolaires« ). Rejoins-nous en tant que bénévole, adhérent.e ou en faisant un don !
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